Focus sur l'agroalimentaire

Nourrir les femmes et les hommes, c’est la finalité de l’industrie agroalimentaire. Le secteur regroupe les entreprises qui transforment en produits alimentaires des matières issues de l’agriculture ou de la pêche. Fabrication de produits laitiers, découpe de viandes ou de poissons, plats cuisinés, boissons, production d’aliments pour animaux… Tous ces produits issus de notre territoire font partie de notre quotidien.
Avec environ 70 000 salarié·es, la Bretagne est la 1re région agroalimentaire française en matière d’emplois. Le secteur offre une pluralité de métiers avec des postes en production mais aussi en recherche et développement, maintenance, qualité, conditionnement, commercialisation, logistique...

La Bretagne est la 1re région agroalimentaire française en terme d’emplois. En 2022, le secteur compte environ 70 000 salarié·es dans les entreprises et coopératives. La filière bretonne nourrit ainsi 1 français sur 3. 
Les entreprises sont réparties de manière homogène sur le territoire breton : on trouve 1 entreprise agroalimentaire à moins de 30 km de chaque foyer breton. Plus de 7 entreprises sur 10 ont moins de 10 salarié·es.
Le secteur recrute, avec ou sans diplôme. En 2023, Pôle Emploi recense plus de 10 000 projets de recrutements en Bretagne. 
C’est également le 3e secteur le plus innovant en France avec la création de nouveaux produits, nouvelles formulations, nouveaux procédés de fabrication ou de distribution.
 

Des recrutements ?

En 2022, la Bretagne a comptabilisé 15 480 offres d’emploi dans le secteur. Avec de forts besoins portant sur la conduite d’équipements de production alimentaire (2e métier le plus recherché par les recruteurs en Bretagne) et l’installation et la maintenance d’équipements industriels (3e métier le plus recherché). 
D’autres profils sont également recherchés en logistique, conditionnement, vente, cybersécurité ou RSE (responsabilité sociétale des entreprises*). 
Enfin, l’apprentissage continue de se développer et permet de découvrir le secteur en intégrant une entreprise agroalimentaire tout en se formant.

Des métiers exigeants ? 

Selon les postes occupés, les salarié·es travaillent parfois en horaires décalés, dans des environnements devant respecter la chaîne du froid. Sur les lignes de production, les gestes peuvent également être répétitifs et les opérateurs être amenés à porter des charges régulièrement. 
Aujourd’hui, des innovations technologiques peuvent cependant améliorer les conditions de travail, les lignes de production s’adaptant pour réduire la pénibilité des métiers. Dans certaines entreprises, l’automatisation ou la robotisation de lignes permet ainsi de réduire le nombre de tâches répétitives. Les « cobots », des robots collaboratifs légers et flexibles, sont utilisés pour effectuer certaines opérations comme le conditionnement, le tri, le chargement de cartons ou la mise en palettes. Certains métiers, auparavant « physiques », évoluent ainsi vers de la surveillance d’équipements. 

Des emplois précaires ? 

Pour répondre aux pics saisonniers d’activité ou pallier la pénurie de main d’œuvre, le secteur a recours à l’intérim. 
En 2021, près de 13 500 intérimaires (équivalents temps plein) étaient ainsi mobilisés en moyenne par mois. Mais le secteur est aussi un fort pourvoyeur de CDI. Selon Pôle Emploi, au premier trimestre 2023, 48 % des embauches étaient effectuées en CDI (contre 20 % tous secteurs confondus) et 11% en CDD de plus de 6 mois (5,4 % tous secteurs confondus). 
 
Faut-il faire de longues études ? 

C’est en production que se situe la majorité des emplois, notamment sur des postes d’opérateurs. Des formations étant organisées en interne dans les entreprises, avoir un diplôme n’est pas forcément nécessaire pour être embauché·e sur une ligne de production. Plus que les prérequis techniques, ce sont les compétences comportementales qui vont alors compter lors des recrutements. Autonomie, travail en équipe et rigueur sont les trois premières qualités attendues par les entreprises selon Pôle Emploi
A côté de la production, on trouve aussi des postes en recherche et développement (R&D), maintenance, qualité, conditionnement, commercialisation et logistique. Les recrutements se font sur tous les niveaux de diplômes, du CAP à Bac +5. Sans oublier des possibilités de travailler avec l’international car l’agroalimentaire breton est un secteur qui exporte. 
Enfin, la recherche et l’innovation sont développées dans le secteur. La filière alimentaire compte plus de 100 laboratoires ou structures en Bretagne. Transformation digitale, innovations technologiques, nouvelles normes en matière d’hygiène et de sécurité… Les évolutions sont nombreuses. A tous les niveaux, on recherche des profils qui savent s’adapter et apprendre. 

Des entreprises au cœur des enjeux environnementaux 

Changement climatique, raréfaction des ressources, risques sanitaires et environnementaux, réduction des émissions industrielles… Les entreprises du secteur doivent faire face à de nombreux défis, encouragées par une réglementation nationale et européenne qui s’intensifie.  
Cette transition écologique implique pour elles d’adapter leurs modes de production et leurs produits. Des innovations voient ainsi le jour dans différents domaines. Du côté du conditionnement, par exemple, avec la réduction des emballages plastiques et la création d’emballages éco-conçus en nouveaux matériaux réutilisables ou biodégradables. 
Pour éviter le gaspillage, certaines entreprises valorisent également les déchets engendrés lors de la production. Ces « coproduits* » sont divers : résidus de fruits et légumes utilisés dans la production d’alimentation animale, biocarburants créés à partir d’huiles végétales ou encore déchets de poissons valorisés dans les industries cosmétiques ou pharmaceutiques.  
Enfin, avec la raréfaction des ressources, les économies d’énergies et de consommation d’eau deviennent des sujets majeurs pour le secteur. Elles poussent les entreprises à travailler sur de nouvelles solutions comme par exemple la réutilisation des eaux usées et épurées ou extraites de matières premières alimentaires pour réduire leur consommation en eau potable. 


Des entreprises qui innovent pour s’adapter aux nouvelles demandes des consommateurs

En matière d’alimentation, les attentes des consommateurs évoluent. De nouveaux régimes alimentaires apparaissent comme le flexitarisme ou le végétarisme. Une partie des consommateurs souhaite désormais consommer moins mais mieux. Pour répondre à ces exigences plus fortes mais aussi à un cadre législatif plus contraignant, des entreprises s’adaptent. Au niveau de l’élaboration des plats, des ingénieur·es R&D cherchent à réduire l’utilisation des conservateurs chimiques en valorisant par exemple des algues alimentaires et leurs apports nutritionnels. 
Certaines renouvellent également leurs produits en continu, changent les recettes, travaillent sur de plus petites séries. Sur les lignes de production, les opérateur·trices et conducteurs·trices de ligne changent alors plus fréquemment de production et paramètrent régulièrement les équipements pour les adapter à de nouvelles séries de produits. En logistique, le travail se réalise davantage en flux tendu. Dans les entreprises, on recherche les compétences d’ingénieur·es méthodes pour optimiser la production, de responsables approvisionnement pour gérer les flux de matières premières, ou encore de responsables marketing pour analyser les attentes des consommateurs et y répondre.  
Conception des produits, achat des matières premières, production, livraison… A toutes les étapes, les entreprises portent une attention à la traçabilité, la qualité et la sécurité des aliments.

Des évolutions liées aux innovations technologiques

Outre l’automatisation et la robotisation des lignes de production, d’autres innovations technologiques traversent le secteur. La transformation digitale avec notamment l’utilisation de la data pourrait faire évoluer rapidement l’organisation des entreprises, depuis la production jusqu’à la distribution des produits. Conséquence pour les salarié·es : la nécessité d’acquérir de nouvelles compétences pour maîtriser des technologies numériques plus complexes.
En production par exemple, la collecte de données peut permettre de visualiser rapidement les consommations d’énergie ou de repérer en temps réel d’éventuels défauts sur la ligne de production, permettant ainsi de réduire les pertes de produits et les dépenses d’énergies. 
Côté maintenance, des capteurs intégrés dans les équipements visent à mieux anticiper les défaillances et les prévenir. Ces nouveaux outils permettent d’améliorer la performance des machines et réduire ainsi les interventions en urgence pour réparer des pannes. Dans les entreprises, technicien·nes ou ingénieur·es fiabilistes sont chargés de mettre en place cette maintenance prédictive. 
En logistique, l’utilisation des outils numériques peut permettre également d’optimiser les flux pour produire plus précisément la quantité demandée par les clients et ainsi réduire les pertes.
 

Opérateur/Opératrice de production

L'opérateur de fabrication transforme les matières premières en produits destinés à l'alimentation. Découpe, cuisson, mise en barquettes ou en bouteilles... Il assure une ou plusieurs étapes de la réalisation d'un produit alimentaire.

Conducteur/Conductrice de ligne

Le conducteur de ligne contrôle l'ensemble des opérations permettant de transformer les matières premières en un produit fini. Après avoir pris connaissance des consignes de production (quantités, normes de qualité...), il paramètre les équipements. Une fois la production lancée, il surveille le déroulement des opérations, effectue les contrôles qualité à différentes étapes de la fabrication. Il peut identifier les anomalies en cours d'opération et les rectifier.
 

Responsable logistique

Professionnel de terrain et manager d'équipe, le responsable logistique organise la circulation des produits dans l'entreprise, depuis la réception des matières premières jusqu'à la livraison des produits au client. Il optimise les stocks, coûts et délais.

Responsable de production

Le responsable de production a en charge le suivi de la fabrication et du conditionnement des produits alimentaires de son entreprise. Il supervise l'ensemble des ateliers en veillant au respect des coûts, des délais, de la qualité et de la sécurité.
 

Technicien / Technicienne de maintenance

Éviter la panne et l'interruption de la production, c'est l'objectif du technicien de maintenance. Pour cela, il assure le contrôle, la surveillance et l'entretien régulier des équipements. Si, malgré tout, une panne survient, il intervient au plus vite pour établir un diagnostic et effectuer la remise en service de la machine. Toujours à l'affût des évolutions technologiques, il propose des solutions pour optimiser la sécurité et les performances des différents matériels.

Responsable qualité 

Le responsable qualité est chargé de contrôler toute la chaîne de fabrication d'un produit et de garantir la sécurité des aliments qui sortent de l'entreprise. Il met en place et suit les procédures qualité, organise des formations pour le personnel et rédige les procédures à respecter par tous les acteurs concernés. 
Il veille à la traçabilité, l'hygiène, le respect de la chaîne du froid et contrôle l'étiquetage afin de garantir au consommateur des aliments sains.


Préparateur / Préparatrice de commandes

Le préparateur de commandes assure la préparation et l’envoi de produits selon les procédures qualité, les règles d'hygiène et de sécurité et les impératifs de délais. En fonction du type de produits et du mode de livraison, il conditionne les commandes en les mettant en colis, cartons, palettes.... Il établit les documents d’expédition, enregistre les sorties de marchandises. Il peut également réaliser des opérations de manutention à l'aide de matériel (transpalette, diable, chariot élévateur...).

Technico-commercial / Technico-commerciale

Grâce à sa double compétence, le technico-commercial en agroalimentaire connaît aussi bien les techniques de vente que les spécificités des produits qu'il commercialise. Il analyse les besoins de ses interlocuteurs (chefs de rayon des supermarchés, centrales d'achats, distributeurs) afin de faire des offres commerciales sur-mesure. Il veille ensuite au bon déroulement de ses contrats, conseille ses clients sur la mise en place des produits et répond à leurs questions techniques.

Ingénieur / Ingénieure méthodes

L’ingénieur méthodes conçoit et organise les méthodes de fabrication d’un produit. Il définit les moyens et les étapes nécessaires à la production, élabore les dossiers de fabrication, établit les programmes prévisionnels de production, l’organisation du travail et les délais de fabrication. Il peut également optimiser une fabrication déjà existante. 

Ingénieur / Ingénieure recherche et développement en agroalimentaire

L'ingénieur recherche et développement met au point et développe de nouveaux produits et recettes, de nouveaux emballages ou encore de nouvelles procédures de fabrication. En collaboration avec des chimistes et biologistes notamment, il élabore des prototypes qui sont ensuite soumis à de nombreux tests en laboratoire (texture, goût, couleur, propriétés nutritionnelles, conservation...). Quand les résultats obtenus répondent bien aux attentes des consommateurs, l’ingénieur définit les méthodes de production, suit la fabrication et le lancement du nouveau produit sur le marché.

Des exemples de formations après la 3e 

Après un CAP ou équivalent 

Des exemples de formations après le bac 

De niveau bac+2

De niveau bac+3

De niveau bac+5

Les diplômes de la formation initiale sont accessibles en formation continue

Des exemples de formations en formation continue  

Voir l’ensemble des CQP sur le site d’Ocapiat

  • Des témoignages vidéos réalisés dans des entreprises agroalimentaires bretonnes sur le site de l’ABEA.
  • Le site Agroavenir pour découvrir notamment les métiers du secteur en 360° et une carte interactive des entreprises bretonnes. 
  • Des informations sur l’alternance dans le secteur sur le site d’Ocapiat.
  • Les entreprises agroalimentaires, Fiche régionale Bretagne, édition 2021, ministère de l’Agriculture et de l’alimentation.
  • ABC, Agriculture et agroalimentaire de Bretagne en clair, Les chiffres 2022, Chambres d’agriculture de Bretagne. 
  • Enquête Besoins en main d’œuvre 2023, Pôle Emploi.
  • Data Emploi, Pôle Emploi.
  • Dares, exploitation des déclarations sociales nominatives (DSN) et des fichiers Pôle emploi des déclarations mensuelles des agences d'intérim.
  • Bretagne Développement Innovation, Les cartes de la Bretagne agroalimentaire 2022/2024.